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Le Cheval et l’Âne

En ce monde il se faut l’un l’autre secourir :
 Si ton voisin vient à mourir,

 C’est sur toi que le fardeau tombe.
Un Âne accompagnait un Cheval peu courtois,
Celui-ci ne portant que son simple harnois,
Et le pauvre baudet si chargé qu’il succombe.
Il pria le Cheval de l’aider quelque peu ;
Autrement il mourrait devant qu’être à la ville.
« La prière, dit-il, n’en est pas incivile :
Moitié de ce fardeau ne vous sera que jeu. »
Le Cheval refusa, fit une pétarade ;
Tant qu’il vit sous le faix mourir son camarade,
 Et reconnut qu’il avait tort.
 Du baudet en cette aventure
 On lui fit porter la voiture,
 Et la peau par-dessus encore.