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Georges Sand : Discours de la statue

Diane voulut retrouver elle-même, à travers le chaos des ruines de l’intérieur, le chemin du pavillon, et elle le retrouva sans hésiter. 

Blanche, avertie par l’arrivée de sa voiture, accourut au-devant d’elle et l’accueillit avec mille caresses, puis la fit entrer, dans ce pavillon des thermes où elle avait passé une nuit mémorable dans son existence. 

Hélas, ici tout était changé. De la grande salle ronde, on avait fait une espèce de salon d’où la piscine avait disparu. 

On en avait taillé les marbres pour faire des manteaux de cheminée, la voûte enguirlandée s’était transformée en un ciel d’un bleu cru, les nymphes, trois fois hélas ! ne menaient plus leur ronde légère et décente sur la muraille circulaire. 

Le salon, revêtu d’une tenture de toile d’orange à gros bouquets, était désormais carré, les parties retranchées avaient servi à faire de petites chambres.

Le cloître à arcades avait été débarrassé de ses décombres et de ses plantes sauvages, l’intérieur était devenu un jardin potager, et la source, privée de ses menthes et de ses scolopendres, disparaissait, captive, sous une margelle de puits. 

Les poules grattaient le fumier dans une petite cour voisine, qui avait été la salle des étuves et qui était encore dallée en porphyre ; une allée de mûriers fraîchement plantés, qui ne paraissaient pas bien décidés à s’accommoder du terrain et du climat, descendait au chemin neuf sans passer par l’ancien parc, ni par les ruines. 

Les châtelains de Pictordu, en se glissant dans un coin du nid de leurs ancêtres, avaient fait tout leur possible pour lui tourner le dos et ne jamais le traverser.

En admirant par complaisance le parti que Blanche avait su tirer de ce reste d’habitation, Diane soupirait en songeant au parti bien différent qu’elle en eût tiré elle-même. 

Mais Blanche paraissait si fière et si satisfaite de ses arrangements, qu’elle se garda bien de rien critiquer. 

Le marquis et son gendre arrivèrent bientôt pour souper, le gendre, rouge et hâlé, appelant ses chiens, parlant d’un voix vibrante et riant aux éclats après chaque phrase, sans qu’on pût deviner ce qu’il avait dit de réjouissant ; le marquis, toujours poli, affectueux, effacé, mélancolique. 

Il fit à Diane l’accueille plus aimable, il n’avait rien oublié de sa première visite. 

Et puis il l’accabla de questions singulières auxquelles il était impossible de répondre sans entrer dans des explications comme on en donnerait à un enfant. 

Ce brave homme vivait tellement à part du monde, son horizon s’était tellement rétréci, que, voulant parler de tout pour ne pas paraître trop arriéré, il montrait qu’il ne comprenait plus rien à quoi que ce fût.

Blanche, plus fine, et un peu plus époussetée par l’air du dehors, souffrait de la simplicité de son père et encore plus de l’aplomb avec lequel son mari le redressait en proclamant des notions encore plus fausses. 

Elle les contredisait tous les deux avec un dédain visible. 

Diane regrettait l’ancienne solitude de Pictordu et se demandait pourquoi elle avait quitté l’aimable causerie de son père et l’intéressante conversation du docteur, pour entendre ce trio insipide qui n’avait même pas le mérite de l’ensemble.

Elle allégua un peu de fatigue et se retira de bonne heure dans l’étroite chambrette que ses hôtes décoraient du titre de chambre d’honneur. 

Elle n’y put dormir. Une odeur de peinture fraîche la força d’ouvrir sa fenêtre pour échapper à la migraine.

Alors elle vit que cette fenêtre donnait sur un petit escalier extérieur collé en biais à la muraille. 

C’était un reste épargné de l’ancienne construction. 

La rampe n’était pas encore remplacée, mais la nuit était belle et claire. Diane s’enveloppa de son mantelet et descendit, contente de se trouver seule et de s’en aller, comme autrefois, à la découverte du château merveilleux de son rêve. 

La belle muse qu’elle regardait comme sa bonne fée ne vint pas la prendre par la main pour lui faire franchir les spirales dressées dans le vide par dessus les voûtes écroulées. 

Elle ne put se promener sous ces arcades qui essayaient en vain de franchir les abîmes de décombres. 

Mais elle reconstruisit dans sa pensée cette féerique villa, créée au sein d’un désert, dans le goût italien, alors que l’Italie nous devançait encore en fait d’art et de goût. 

Elle revit en esprit les fêtes de cette splendeur évanouie qui ne pouvait plus renaître sous sa forme ancienne et que déjà l’industrie bannissait de l’avenir. 

Elle ne rencontra aucun fantôme dans sa promenade, mais elle eut une vive jouissance à contempler les beaux effets du clair de lune dans les ruines. 

Elle put monter assez haut sur les assises de rochers qui dominaient le château, pour voir l’échappée de lumière glauque que la petite rivière ouvrait dans la profondeur du ravin. 

Çà et là, un bloc qui encombrait son lit se dessinait en masse noire, au milieu d’un tremblottement de diamants. 

Les chouettes s’appelaient d’une voix féline, les genêts et les fougères exhalaient leur parfum sauvage. 

Un calme profond régnait dans l’air, les branches des vieux arbres étaient aussi immobiles, aussi sculpturales que les ornements de pierre de la terrasse.

Diane éprouva comme un besoin de résumer sa courte vie au milieu de cette nature qui semblait absorbée dans la méditation de l’éternité. 

Elle revit son enfance, ses moments de curiosité sérieuse, ses langueurs maladives, ses aspirations vers un idéal mystérieux, ses découragements, ses enthousiasmes, ces chagrins, ses efforts, ses succès et ses espérances. 

Mais là, elle s’arrêta ; son avenir était vague, mystérieux comme certaines phases de son passé. 

Elle sentait tout ce qui lui manquait pour franchir l’humble limite qu’elle avait acceptée en venant au secours de son père. 

Elle savait bien qu’au delà du métier qui assurait son indépendance et sa dignité, il y avait un grand essor à prendre : mais pourrait-elle jamais entrer dans les conditions de ce développement ? 

Pourrait-elle voyager, connaître, sentir ? secouer l’entourage, l’habitude, le devoir de chaque jour, cette borne que son père eût pu franchir et où il s’était arrêté pour obéir aux exigences d’une femme qui ne voyait dans l’art que le profit ?

Diane se sentait liée, arrêtée, brisée par cette même femme à laquelle il fallait disputer à toute heure l’esprit paresseux et vacillant de son père. Elle avait été naguère sur le point de l’écraser de son dédain. 

Elle s’était contenue, car elle avait sur elle-même l’empire qui manquait à son père, et quand elle se sentait près d’éclater, elle sentait aussi comme une force secrète qui lui disait : 

—  Tu sais qu’il faut te vaincre. 

Elle se rappela ces moments de lutte intérieure et pensa à sa mère qui sans doute lui avait légué cette secrète et précieuse énergie de la patience.

Alors elle invita avec ardeur cette âme protectrice à entrer dans la sienne pour lui tracer son devoir, comme sa figure était entrée dans sa vision pour lui révéler la beauté. 

Devait-elle renoncer résolûment à connaître les hautes jouissances de l’esprit pour ne pas abandonner son père ? 

Devait-elle résister à la voix de cette muse maternelle qui l’avait enlevée et transportée dans la région du beau et du vrai pour lui montrer cette voie sans fin où l’artiste ne doit pas s’arrêter ?

Elle réfléchissait ainsi en marchant, et elle se trouva auprès de la statue sans visage, sa première initiatrice. Elle s’appuya contre le socle, la main appuyée sur ses pieds froids. 

Il lui sembla alors entendre une voix qui, si elle partait de la statue, résonnait en fortes vibrations en elle-même, et qui lui disait :

— Laisse le soin de ton avenir à l’âme maternelle qui veille en toi et sur toi. 
À nous deux, nous trouverons bien la route de l’idéal. 
Il ne s’agit que d’accepter le présent comme une étape où, en te reposant, tu travailles quand même. 
Ne crois pas qu’il y ait un choix à faire entre le devoir et une noble ambition. 
Ces deux choses sont faites pour marcher ensemble en s’aidant l’une l’autre. 
Ne crois pas non plus que la colère vaincue et la peine endurée soient les ennemies du talent. 
Loin de l’épuiser, elles le stimulent. 
Souviens-toi que tu as trouvé dans les larmes le type que tu cherchais, et sois sûre que, quand tu souffres avec vaillance, ton talent grandit à ton insu avec ta force. 
La santé de l’intelligence n’est pas dans le repos, elle n’est que dans la victoire. »

Diane rentra, pénétrée de cette révélation intérieure, et, laissant sa fenêtre entr’ouverte, elle dormit on ne peut mieux.

Le lendemain, elle sentit un calme délicieux dans tout son être. 

Elle accepta sans impatience les naïvetés du bon marquis et les grosses platitudes de son gendre. 

Elle communiqua même sa bonne humeur à Blanche et l’emmena, un peu à son corps défendant, explorer les ruines au grand jour.

Le docteur ne s’était pas borné à démontrer le beau dans l’art à sa chère Diane, il le lui avait fait saisir aussi dans la nature, et il lui avait donné des notions qui rendaient ses promenades intéressantes. 

Il lui avait recommandé de lui rapporter de son voyage quelques plantes rares qui sont particulières aux Cévennes : reseda jaquini, saxifraga clusii, senecio lanatus, cynanchium cordatum, œthionème saxatile, etc. Diane les chercha et les trouva. 

Elle les recueillit avec soin pour son vieil ami et récolta pour son propre compte des fleurs moins précieuses, mais charmantes encore : la potentille des rochers, le beau géranion bleu des prés et le gracieux géranion noueux, la saponaire ocymoïde qui tapissait de ses innombrables fleurettes roses les parois rocheuses de la rivière, l’érine alpestre qui s’épanouissait sur les ruines dans les endroits humides, et la renoncule de Montpellier qui étoilait d’or les gazons de la terrasse. 

Tout en cherchant ces fleurettes, Diane ramassa une pièce de monnaie assez informe, couverte d’une épaisse couche d’oxyde, et la remit à Blanche en lui disant de la nettoyer avec précaution sans la gratter.

— Gardez-la, répondit la vicomtesse, si vous attachez quelque prix à ces vieux liards ; moi je n’y connais rien et j’en ai beaucoup d’autres dont je ne fais aucun cas. Vous me les montrerez, reprit Diane. Je n’y connais pas grand’chose ; pourtant je pourrai distinguer celles qui sont intéressantes, et, avec l’aide du docteur Féron, qui est très-savant… qui sait ? j’ai la main heureuse à ce qu’il prétend. Peut-être possédez-vous à votre insu un petit trésor.

— Que je vous donnerai pour rien de bon cœur, ma chère Diane ! Tout cela c’est du cuivre, de l’or très-mince, ou de l’argent noirci.

— Ce n’est pas une raison ! S’il y a là quelque chose de précieux, je vous le dirai plus tard et vous en restituerai la valeur.

Elle vit les médailles recueillies autrefois par le marquis et jetées dans un coin de son habitation où l’on eut quelque peine à les retrouver. Diane jugea qu’elles n’étaient pas toutes sans valeur et se chargea de les faire examiner par des personnes compétentes. Elle ne voulut pas nettoyer celle qu’elle avait ramassée, craignant de la gâter, et attachant je ne sais quelle idée superstitieuse à sa trouvaille personnelle. Elle l’enveloppa dans du papier et la mit dans sa malle avec les autres.

Le lendemain elle alla voir lever le soleil au haut de la montagne ; elle était seule et marchait au hasard. 

Elle se trouva dans une anfractuosité de rocher, en face d’une admirable petite cascade qui s’élançait brillante et joyeuse au milieu des rosiers sauvages et des clématites à houpes soyeuses. 

Le soleil oblique envoyait un rayon rose sur ce détail exquis du tableau, et, pour la première fois, Diane sentit l’ivresse de la couleur. Comme la montagne n’était éclairée que de profil, elle se rendit compte de cette vie magique de la lumière plus ou moins répandue et plus ou moins reflétée, passant de l’éclat à la douceur et des tons embrasés aux tons froids, à travers des harmonies indescriptibles. 

Son père lui avait souvent parlé de tons neutres. 

— Mon père, s’écria-t-elle involontairement, comme s’il eût été là, il n’y a pas de tons neutres, je te jure qu’il n’y en a pas !

Puis elle sourit de son emportement et but à loisir cette révélation qui lui venait du ciel et de la terre, du feuillage et des eaux, des herbes et du rocher, de l’aurore chassant la nuit, de la nuit se retirant gracieuse et docile, sous ses voiles transparents que le soleil cherchait à percer.

Diane sentit qu’elle pourrait peindre sans cesser de dessiner, et son cœur tressaillit d’espoir et de joie.

Au retour, elle s’arrêta encore auprès de la statue et se rappela ce qu’elle avait senti la veille se formuler dans son âme. 

— Si c’est toi qui me parles, pensa-t-elle, tu m’as bien enseignée hier. 
Tu m’as fait entendre qu’une bonne résolution vaut mieux qu’un beau voyage. 
Tu m’as dit de rentrer souriante dans la prison du devoir, je te l’ai promis, et voilà qu’aujourd’hui j’ai fait dans l’art une conquête enivrante. 
J’ai fait mieux que de comprendre, j’ai senti, j’ai vu ! 
J’ai acquis une faculté nouvelle, la lumière est entrée dans mes yeux, aussitôt que la volonté rentrait dans ma conscience. 
Merci, ô ma mère, ô ma fée ! Je tiens, grâce à toi, le vrai secret de la vie.

Diane quitta Pictordu pour passer deux jours à Mende. 

Revenue chez elle, elle se remit au métier, et, en même-temps, elle essaya la peinture sans rien dire à personne. 

Elle s’était fait prêter de bons tableaux et elle copiait tous les matins pendant deux heures. 

Elle suivait avec attention le travail de son père qui faisait toujours, de temps en temps, pour les églises, des vierges grasses avec la bouche en cœur, mais qui, à force de manier la brosse, avait acquis beaucoup d’habileté. 

Elle vit ce qu’il faisait et ce qu’il ne faisait pas. Elle profita de ses qualités et de ses défauts.

Et un beau jour elle essaya de peindre le portrait, elle copia des enfants et créa des anges. Un autre beau jour, plus tard, on s’aperçut qu’elle faisait de la peinture très-belle et très-bonne, et sa réputation s’étendit très-loin. 

Madame Laure sentit que cette belle fille, si détestée et si patiente, était une poule aux œufs d’or et qu’il ne fallait pas la tuer. 

Elle s’apaisa, se soumit, fit mine de la chérir, et, à défaut de la vraie tendresse dont son cœur n’était point pourvu, elle lui témoigna du respect et des égards ; elle se résigna à ne plus la maudire, à se trouver fort heureuse, à ne manquer de rien, pas même d’un certain superflu, car Diane se privait très-volontiers d’une robe pour lui en donner une plus belle ; enfin à ne plus tourmenter le bon Flochardet qui, grâce à sa fille, redevint aussi sage et aussi heureux qu’au temps de sa première femme.

Un jour, Diane vit arriver la vicomtesse de Pictordu qui, après mille caresses et autant de circonlocutions, se résigna à lui demander si elle avait pu tirer quelque parti de ses médailles. 

Elle avouait que le pavillon des thermes lui avait coûté plus d’argent à restaurer qu’elle ne l’avait prévu et que son mari était fort embarrassé pour payer une somme, petite en réalité, mais considérable pour lui, qu’il avait dû emprunter.

Elle ajoutait que si Diane avait toujours une passion d’artiste pour les ruines de Pictordu, elle était résignée à s’en défaire et qu’elle les lui céderait avec toute la partie rocheuse du vieux parc, pour un prix très-modéré.

— Ma chère vicomtesse, lui répondit Diane, si, quelque jour, je suis en situation de me passer cette fantaisie, j’attendrai, que vous soyez sérieusement dégoûtée du château de vos ancêtres, mais sachez que vous n’êtes nullement forcée de faire ce sacrifice. 
Je n’ai point oublié vos monnaies anciennes. 
Il m’a fallu du temps pour les faire estimer et connaître, j’en suis venue à mes fins et j’ai le plaisir de vous annoncer qu’il y en a trois ou quatre d’une réelle valeur, surtout celle que j’ai trouvée moi-même. 
J’allais vous écrire pour vous communiquer les diverses propositions que le docteur a reçues des musées et des amateurs. 
Puisque vous voici, je veux que vous consultiez vous-même le docteur Féron ; mais sachez qu’en acceptant dès aujourd’hui les offres telles qu’elles sont, vous pouvez réaliser une somme double de celle qui vous est nécessaire.

Blanche émerveillée se jeta au cou de Diane et l’appela son ange tutélaire. 

Elle s’entendit avec le bon docteur qui avait fait les choses pour le mieux et qui fit rentrer assez vite le produit de cette petite fortune. 

Blanche retourna chez elle pleine de joie, après avoir supplié Diane de revenir la voir.

Mais Diane n’avait plus rien à faire au château de Pictordu. 

Elle ne souhaitait point le posséder matériellement. 

Elle le possédait dans sa mémoire comme une vision chère et sacrée qui lui apparaissait quand elle voulait. 

La fée qui l’y avait accueillie l’avait quitté pour la suivre, et cette inspiratrice demeurait à présent avec elle, pour toujours et en quelque lieu qu’elle se transportât. 

Elle lui bâtissait des châteaux sans nombre, des palais remplis de merveilles, elle lui donnait tout ce qu’elle pouvait souhaiter, la montagne comme la forêt et la rivière, les étoiles du ciel comme les fleurs et les oiseaux. 

Tout riait et chantait dans son âme, tout étincelait devant ses jeux quand, après un sérieux travail, elle sentait qu’elle avait réalisé un progrès et fait un pas de plus dans son art.

Ai-je besoin de vous dire le reste de son existence ? 

Vous le devinez bien, mes enfants, ce fut une existence très-noble, très-heureuse et très-féconde en ouvrages exquis. 

Diane, à vingt-cinq ans, épousa le neveu du docteur, cet excellent frère d’adoption qui était un homme de mérite et qui n’avait jamais songé qu’à elle. 

Elle se trouva donc riche et put faire beaucoup de bien ; entre autres, elle fonda un atelier de jeunes filles pauvres, qu’elle forma elle-même gratis. 

Elle fit avec son mari les beaux voyages qu’elle avait rêvés et revint toujours avec bonheur retrouver son pays, son vieux ami, son père, et même sa belle-mère, qu’elle était arrivée à aimer pour lui avoir beaucoup pardonné ; car c’est une loi des bonnes natures : on s’attache à ce qu’on a supporté, on tient à ce qui vous a coûté beaucoup. 

Les grands cœurs aiment le sacrifice, cela est bien heureux pour les cœurs étroits. 

Il n’y a des uns et des autres, et en apparence les derniers vivent aux dépens des premiers. 

Mais, en réalité, ceux qui donnent et pardonnent connaissent les plus hautes jouissances, car c’est avec eux que se plaisent les génies et les fées, esprits absolument libres dans leur manière de voir, qui fuient les personnes enchantées d’elles-mêmes et ne se montrent qu’aux yeux agrandis par l’enthousiasme et le dévouement.