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Le contrat perdu

Il y avait, une fois, un homme à qui son frère disputait un champ en justice. 

Pour gagner son procès, l’homme avait besoin d’un contrat qui appartenait à son oncle.
 
Mais l’oncle était mort, sans dire où se trouvait ce papier.

Alors, l’homme appela le Diable à son aide.

—  Diable, j’ai besoin de parler à mon oncle. Sais-tu s’il est au ciel, au purgatoire, ou en enfer ?

— Homme, ton oncle est en enfer.

— Diable, porte-moi donc en enfer.

— Homme, je t’y porterai. Mais j’entends être bien payé.

— Diable, je te paierai bien. Veux-tu mon cheval ?

— Homme, je n’ai pas besoin de ton cheval.

— Diable, veux-tu ma femme ?

— Homme, si ta femme doit être à moi, il faut qu’elle se donne elle-même. Dis : « Diable, je suis à toi. Aussitôt, je te porte en enfer, et tu parleras à ton oncle.

— Diable, je ne ferai pas cela. Si je me donne à toi, l’enfer m’attend quand je serai mort.

— Homme, l’enfer n’est pas un mauvais pays.

— Diable, prouve-moi que tu dis vrai. Si tu n’a pas menti, je sais ce que je dois faire.

Alors, le Diable mena l’homme dans un grand château, où il trouva son oncle attablé, en compagnie de force gens.

—  Bonjour, mon oncle.

— Bonjour, mon neveu.

L’homme s’approcha de son oncle, pour lui toucher la main. Il se sentit brûler, comme par une barre de fer rouge.

—  Souffrez-vous, mon oncle ? Pourtant, vous avez l’air de mener ici bonne vie.

— Mon neveu, je souffre mort et passion.

— Eh bien, mon oncle, puisque rien ne peut vous tirer d’enfer, dites-moi vite où est le contrat qui me fait maître du champ que mon frère me dispute en justice. 

— Mon neveu, il est caché dans un trou de mur, derrière la grande armoire de la chambre où je suis mort.

— Merci, mon oncle.

Alors, le Diable s’approcha.

—  Eh bien, homme, tu vois que l’enfer n’est pas un mauvais pays.

— Diable, c’est égal. J’aime autant retourner chez moi.

 
L’homme sortit de l’enfer, et s’en alla dans la maison de son oncle. Le contrat qui le faisait maître du champ était à l’endroit marqué.